Le patrimoine industriel comprend un grand nombre de grands bâtiments
d’usines qui offrent de vastes espaces et volumes intérieurs, une
structure solide, et souvent des façades élégantes. En maintes occasions
de telles architectures éveillent les intérêts et les ambitions, autour
de projets de réutilisation profitable – mais des projets de quelle
nature ? Le problème ne réside pas dans le changement par rapport aux
utilisations antérieures de bâtiments industriels, mais plutôt dans le
respect de la signification historique des lieux, dans la viabilité
économique des choix, dans le caractère approprié de la réutilisation
par rapport aux besoins de la population locale. C’est encore en bien
des cas un sujet de controverse que de déterminer si les décisions de
réutilisation ont été les bonnes, tant d’un point de vue économique que
culturel, historique, éthique, etc. La réutilisation d’un patrimoine
industriel de qualité, plutôt que sa destruction, n’est plus mise en
question : c’est la discussion sur les « bonnes pratiques » qui continue
à faire rage. On observe aujourd’hui une forte tendance à lier la
nouvelle vie des architectures industrielles à des activités culturelles
ou innovantes – ce qui est au total une nouvelle manière de démontrer
que le patrimoine industriel peut conserver sa fonction de « pôle
d’excellence » au sein du tissu urbain de l’avenir.
L’objectif du projet était de comparer les chances de succès et les
méthodologies permettant d’y parvenir dans différents contextes
européens : Turku et l’environnement historique et naturel de son
développement industriel ; - Sesto San Giovanni et ses liens étroits
avec une grande métropole ; - Zlin et sa réputation mondiale en tant que
création reprenant le style américain des grandes entreprises,
s’accompagnant d’une série de cités-jardins ; - Tallin, chargée d’un
lourd patrimoine industriel hérité de son histoire récente.
Les résultats attendus étaient de constituer un réseau durable
d’institutions (culturelles, administratives, associatives, agences
d’urbanisme et d’architecture, chercheurs – en particulier en géographie
humaine et urbaine) capables d’encourager et de répandre l’usage des «
bonnes pratiques » dans le domaine de la réhabilitation, de la
réutilisation et de la mise en valeur de grands bâtiments industriels
anciens, tout en tenant compte de la nécessité d’améliorer leur
environnement social, économique et urbain.
Les co-organisateurs ont saisi l’occasion de faire se rencontrer des
chercheurs scientifiques, des acteurs engagés pratiquement dans des
opérations, des responsables de la planification urbaine, et des groupes
d’habitants, dans un esprit démocratique et interdisciplinaire d’échange
de vues sur la relation qui unit le passé industriel à l’avenir de la
ville. Au niveau européen, le projet visait à développer une forme
d’entr’aide intellectuelle et culturelle entre les pays les plus
industrialisés de l’Europe occidentale, et des pays de l’Europe centrale
ou orientale.
Les
participants au projet
Le chef de file était l’Université de Turku (Finlande), Département de
Géographie
Les co-organisateurs étaient:
La Muncipalité de Sesto San Giovanni (Italie);
L’Université Technique de Brno, Faculté d’ Architecture (République
Tchèque);
La Municipalité de Tallinn (Estonie);
Koinetwork g.e.i.e. (France).
L’exposition itinérante
Elle a été présentée au cours de l’automne 2006 en République Tchèque,
Estonie, Finlande et Italie, et a donné lieu à la publication d’un
catalogue et d’un CD-rom.
Publication
Le catalogue de l’exposition accompagné de l’exposition virtuelle sur
CD-rom a été publié grâce au soutien du Programme « Culture 2000 » de la
Commission Européenne, Direction Générale pour l’Education et la Culture
(129 p.), chaque texte étant publié à la fois en anglais et dans la
langue locale..
Ces textes comportent plusieurs études originales illustrant la façon
dont l’industrialisation a marqué et façonné le tissu urbain,
l’environnement bâti, le contexte social, et cela dans quatre villes
européennes. Elles se fondent à la fois sur l’exposition et sur un
effort collectif de la part de chercheurs locaux qui s’efforcent de
répondre à la question centrale qui est débattue dans le projet :
comment les villes gèrent-elles leur patrimoine industriel, en
préservant ses éléments les plus chargés de sens tout en les intégrant à
de nouveaux modèles de développement ? Quatre cas différents ont été
invités à confronter leurs stratégies propres.
Les auteurs et titres des articles sont les suivants :
- Federico Ottolenghi, “Old Factories New Town”;
- Ladislava Horňáková, “Development of Zlin between the:two World Wars”;
- Pavel Novák, “The Zlin architecture of 1990-2005”;
- Helena Zemanková, “How to harmonize Zlin’s development with the
protection of its cultural heritage ?”;
- Monika Eensalu, “Industrial architectural heritage in Tallinn”;
- Maria Hansar, “Rotermann City”;
- Harri Andersson, “City as Time Machine”.
Koinetwork has been taken in charge of the
production of the Cdrom with the project virtual exhibition

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